Vous constatez qu’un membre de votre famille plus ou moins âgé a souvent des pertes de mémoire, des troubles de raisonnement, son autonomie diminue, son langage, son humeur s’altère.
Vous pensez qu’il est peut-être fatigué ou distrait, et finalement, après des tests médicaux, le diagnostic tombe: C’est la maladie d’Alzheimer: la personne est certes toujours en vie en peu encore vivre de nombreuses années, mais cet être que l’on a connu s’estompe peu à peu et d’une certaine façon disparait.
Le deuil blanc est donc l’ensemble des sentiments fréquemment éprouvés en pleurant la personne bien avant qu’elle décède.
Le deuil blanc diffère du deuil qui suit un décès. La personne est encore envie, mais différente. La communication est progressivement de plus en plus difficile, voire impossible et vous devez vous adapter continuellement.
L’accompagnement est difficile, et chaque personne réagit différemment.
C’est difficile à vivre pour la famille. Un mari ne reconnait plus sa femme, une mère devient étrangère à ses propres enfants.
La progression de la maladie n’est pas toujours linéaire : la personne de peu récupérer un peu sa mémoire, alors vous reprenez espoir, puis non, quelques jours plus tard, il ne vous reconnaît plus. Vous abandonnez la relation avec la personne que vous avez aimée, cette intimité, le trésor de mémoires tissées au cours de toute une vie qui désormais n’existeront que dans votre cœur.
En dehors de votre relation à cette personne, vous faites aussi le deuil de vos rêves et des plans d’avenir avec ce confident, ce partenaire de vie.
Vous vous sentez aussi peut-être incompris dans votre entourage, amis, collègues de travail, chagrin parce qu’ils ne comprennent pas la profondeur de votre désarroi, de votre peine.
Le comportement de la personne aimée change. Elle devient agressive, elle vous insulte. Vous ne la reconnaissez plus.
Tout comme les étapes traditionnelles du deuil : déni, colère, marchandage….. on doit accepter l’inacceptable : l’inéluctable, inexorable. Cette acceptation peut apporter un peu de sérénité, une nouvelle relation avec la personne s’instaure. Les rôles sont inversés: une fille, un fils prend soin de sa mère, de son père.
Un sujet encore tabou qui implique les personnes accompagnantes : lorsque la personne décède, on peut ressentir un soulagement, on peut éprouver des émotions contradictoires mêlées d’un profond chagrin sans pour autant que ce soit une trahison ou un abandon de l’être cher.
Vous avez fait de votre mieux, vous êtes certainement fatigué, même épuisé, il vous faut maintenant prendre soin de vous, de tout votre être.
Afin de rester présente malgré l’absence émotionnelle de la personne, vous devez conserver vos forces, être bienveillant envers vous-même:
Concrètement, qu’est-ce ca veut dire ? Sur le plan physique, nourrissez-vous mieux, manger, boire peu, mais le plus souvent possible. Marcher, respirer consciemment quelques minutes par jour deux fois, c’est l’idéal.
Voir des amis, des vrais amis qui sachent vous écouter réellement, sans vous poser de questions, à l’affût de vos besoins ponctuels. Des amis qui sachent vous prendre la main, vous sourire.
Oui, vous avez traversé une épreuve. Le deuil sera long, mais vous vous surprendrez à nouveau sourire, à envisager peu à peu, en douceur, de nouveaux défis.