Un deuil est toujours une épreuve difficile, avec des journées difficiles, et d’autres un peu moins. Certaines pratiques peuvent vous aider à le rendre plus supportable.
1. Prendre soin de son corps
Quand vous éprouvez une grande peine suite à la perte d’un être cher, cette douleur peut se ressentir à la fois de manière psychologique, émotionnelle et physique. Le chagrin du cœur peut se manifester dans votre corps par une fatigue intense, un manque d’appétit et une difficulté à respirer. Tous ces changements sont normaux et font partis du processus de deuil. Vous pouvez subir par exemple des troubles de la digestion: constipation, voire diarrhée, des douleurs d’estomac, ou un sentiment de “de vide” dans l’estomac. Perdre ou prendre du poids est aussi un phénomène courant. Il faut donc essayer dans la mesure du possible prendre soin de votre corps qui a souffert parce qu’il a été négligé.
Pour redonner vie à votre corps, forcer vous à boire, à manger, peu, mais souvent. Essayer de retrouver une respiration plus ample. Un exercice simple que je vous conseille: Assis, ou allongé, vous fermez les yeux et en posant les mains sur le ventre, suivez le mouvement de votre ventre avec les inspirs et expirs. Tachez d’allonger la phase d’expiration. Le corps a sa propre intelligence, écoutez-le: se détendre est le premier pas pour atténuer les douleurs physiques. Utiliser le chronomètre de votre portable et fixer au moins cinq minutes. Une musique douce à faible volume peut aider à vous relaxer. Le soir, avant de vous endormir, recommencez l’exercice après avoir apprécié une infusion légère au miel par exemple.
Sortir de chez soi peut sembler une épreuve, mais essayez de faire
quelques pas dans le jardin ou dans un parc, une ballade en forêt vous recharge en ions négatifs – les vitamines de l’air. Le mouvement et le contact avec la nature est important. Encore mieux avec des animaux de compagnie. ils vont divertiront. Nos animaux de compagnie comprennent votre souffrance.
2. Écouter et accepter ses émotions
Il est crucial d’exprimer vos émotions. Si on les refoule, si on résiste, elles persistent. La douleur que nous fuyons vous suivra, mais celle à qui vous faites face vous transforme. A l’époque de mes parents, on disait qu’il fallait rester stoïque, être fort, surtout pour les hommes. Heureusement, de nos jours on commence à s’autoriser à pleurer, à exprimer son chagrin. Cette vulnérabilité est paradoxalement une force, une reconnaissance de nos faiblesses qui nous permet d’aller de l’avant, un peu comme un arbre qui se plie pendant une tempête, pour repartir de plus bel quand le calme revient.
Concrètement, vous pouvez faire face à votre chagrin et ouvrir ce coffre pleins d’émotions en regardant des photos, en écoutant les derniers messages de boite vocale et pourquoi pas à lui parler.
Osez ouvrir son placard à vêtements, toucher ses lunettes qui tombaient toujours sur le nez,… Dans le temps, ça vous énervait, mais désormais ca vous donne un sourire !
Plus tard, vous pourrez ranger, donner ses vêtements, mais ce n’est pas le moment.
3. Tenir un journal
L’écriture permet d’extérioriser les émotions envahissantes.
Loin de tout jugement, car personne ne le lira, prenez quelques minutes ou plus, mais régulièrement – comme un rite – pour coucher sur le papier la vie commune, les partages, la fin de vie, l’accompagnement, les regards, les regrets.
On peut décider par la suite de le partager ou pas. En vous relisant plus tard, vous serez peut-être étonné du chemin parcouru, de la nouvelle personne que vous êtes devenue. Vous pouvez aussi vous adresser directement à la personne disparue.
Si vous n’accrochez pas trop avec l’écriture, essayer d’autres formes d’expression : le dessin, la peinture, le découpage, ou même des gribouillages avec des crayons de couleurs sur un carnet d’école. Tout est bon. Ceci vous oblige à revenir au présent sans rien censurer pour se libérer du passé. Le deuil ne peut se régler en refoulant ses émotions. Écrire, peindre, découper, coller est libérateur.
4. Élaborer un rituel
Faire ses adieux a une personne qui a tenu une place importante dans votre vie n’est jamais facile. En quoi créer un rituel pour commémorer la vie de votre être disparu peut vous aider? Faire un rituel est une manière de créer un lien affectif entre le passe vécu avec cette personne aimée, et le futur qui se présente dans l’absence de cette personne. Cette pratique vous permet de recadrer cette experience par une action qui emane de vous.
Ce geste peut être simplement d’ allumer une bougie en récitant une prière ou bien un poème. Pour une autre personne, ce sera cuisiner une de ses–ou une de vos recettes préférées, visiter son endroit qui vous tenait à cœur, peut être un coin de foret, un café de quartier où un arbre.
Dans notre société moderne, on a perdu ces traditions qui nous aident à traverser cette épreuve. J’avais des voisins qui se réunissaient chaque année pour se remémorer les bons souvenirs autour d’un bon repas bien arrosé avec le verre de la défunte au milieu de la table.
5. Entourez vous
Le travail de deuil peut ressembler a un exercice d’équilibriste ou d’un côté nous avons le besoin de créer un espace de paix autour de nous, d’être seul avec notre peine, mais d’un autre côté, nous avons besoin du contact avec nos amis, notre famille pour ne pas sombrer totalement dans le désarroi. Chacun vit son deuil à sa façon : certaines personnes veulent parler, d’autres veulent qu’on leur foute la paix. Il faut rester flexible et ouvert. Cherchez dans votre entourage cette personne avec qui vous pourrez parler de vos émotions, ou même quelqu’un qui acceptera simplement de vous accompagner dans le silence.
Je me souviens à l’époque ou j’enseignais en région Parisienne, une jeune femme qui avait perdu son bébé de mort subite m’appelle un jour et me demande si elle peut venir me voir et “parler”.
Elle est venue. On est restées assises l’une en face de l’autre dans le silence pendant une heure. Je lui ai pris les mains et elle s’est levée en disant merci pour ce partage.
J’espère que ces quelques conseils vous aideront dans votre propre chemin de deuil.